Les 27 et 28 mai 2023, la 50e édition du Temps des hélices a eu lieu à l’aérodrome Jean-Baptiste Salis, à La Ferté-Alais. Plus de 40 000 personnes ont assisté à cet anniversaire.

Comme déconnecté du monde d’aujourd’hui, le Temps des hélices nous fait revivre l’histoire de l’aviation grâce à la collection imposante d’avions de toutes les époques. Ce meeting aérien se déroule sur l’aérodrome Jean-Baptiste Salis, implanté sur un plateau en hauteur, à La Ferté-Alais, dans l’Essonne. Cette année, le soleil était au rendez-vous, contrairement à l’année dernière où le samedi avait été gâché par la pluie.

La journée commence dès 9 h 30, avec l’ouverture de l’exposition statique. La quasi-totalité des aéronefs est présentée au sol, à l’exception des turboréacteurs et turbomachines. La matinée entière est dédiée à la visite de cette exposition et des stands, dont celui de la Patrouille de France.

Le meeting aérien commence en début d’après-midi. Pour cet anniversaire, ce sont les parachutistes de l’Air et de l’Espace qui inaugurent l’édition 2023, en déployant un drapeau aux couleurs des 50 ans de l’événement.

Dès premiers vols, on retrouve les Fokker DR.1, dont un des appareils fait directement allusion à l’as des as de l’aviation allemande Manfred von Richthofen, alias le « Baron rouge ».

Le spectacle n’est pas seulement visuel, car pour chaque vol le présentateur nous conte l’histoire de l’aéronef et de son époque. Cette année, il fallait assumer la lourde tâche de remplacer le conteur Bernard Chabbert, qui a pris son « envol » en décembre 2022. Commentateur historique du Temps des hélices et du Salon international du Bourget, ce journaliste avait un don pour transmettre son amour de l’aéronautique et son savoir. Cependant, la relève a bien été assurée pour cette édition.

Les années défilent, et les avions évoluent. La Seconde Guerre mondiale arrive, avec ses avions mythiques. Que ce soit sur le front européen, sur le front Pacifique, ou même sur le front russe, les aéronefs, aussi bien alliés qu’ennemis, sont représentés.

Good Morning, Vietnam !

Le plateau « Tora, Tora, Tora », constitué de 15 aéronefs, offre un spectacle explosif. Cette scène iconique du Temps des hélices donne le frisson. Sur fond de musique tropicale, le conteur nous décrit le temps idéal de cette douce matinée du 7 décembre 1941. En fermant les yeux, on entendrait presque le bruit des vagues. Un son se fait entendre au loin : celui d’aéronefs. En levant la tête vers le ciel, on aperçoit soudain 11 chasseurs qui plongent sur nous, puis le bruit des bombes se fait entendre, avec de vraies explosions au sol. Les alarmes retentissent, suivies de près par les tirs de défense antiaérienne. La bataille est lancée !

Le plateau « Vietnam » est également mythique, à La Ferté-Alais, où la simulation d’un passage de bombardement du Douglas AD-4N Skyraider suffit à réchauffer l’atmosphère de plusieurs degrés pendant quelques secondes. Certes pas de cette époque (mais les premières versions existaient déjà), un C-130J de l’escadron franco-allemand s’est prêté au jeu. Petite particularité : cet appareil, aux couleurs de la Luftwaffe, était opéré par un équipage 100 % français.

Un anniversaire dans l’anniversaire

Place à la chasse moderne !

La Marine nationale, venue de Landivisiau avec trois chasseurs, réalise une simulation de ravitaillement en vol à l’aide de la nacelle « buddy-buddy » propre aux marins du ciel. Cela permet aux marins d’être indépendants lors du déploiement du Charles-de-Gaulle pour étendre leur rayon d’action.

On remarque deux Rafale de la flottille 17F décorés pour les 65 ans de « La Glorieuse », comme on surnomme la 17F. La célébration officielle a eu lieu le 10 mai 2023 sur la base de Landivisiau, mais cela n’empêche pas les marins de réaliser la saison de meetings avec ces Rafale-là. L’animal représenté sur l’insigne de la flottille et que l’on retrouve sur la décoration spéciale est un balbuzard. Équipé chacun de quatre missiles MICA et d’un réservoir supersonique de 1 250 litres, les Rafale de la Marine ont assuré le show dans le ciel.

Le magnifique F-16 de la Composante Air belge a volé pour la première fois dans le ciel de La Ferté-Alais.

Contrairement à Salon-de-Provence, le chasseur décoré, baptisé « Dream Viper », a pu réaliser sa démonstration aérienne avec de multiples lâchers de leurres – ce qui est rare dans les meetings aériens français.

La Patrouille de France

Les plus populaires des ambassadeurs de l’armée de l’Air et de l’Espace ont répondu présent. Le Rafale Solo Display, avec pour pilote « Bubu » pour la deuxième année consécutive, arbore comme l’année dernière une tunique noire.

Le spectacle de la Patrouille de France (PAF) célébrant ses 70 ans a pu se réaliser dans un ciel bien bleu, contrairement à la semaine précédente à Salon-de-Provence. Les démonstrations de la PAF sont toujours très impressionnantes et nous rendent toujours aussi fiers de nos ambassadeurs qui font rayonner le savoir-faire français à travers le monde. La démonstration du Rafale Solo Display se termine, le calme s’installe. Subitement, un pick-up surgit à toute allure, derrière les arbres : il est poursuivi par une Gazelle et un Puma. La Gazelle se place face au véhicule fuyant, ce qui le force à s’arrêter.

C’est alors que le Puma déploie une corde lisse, d’où descendent des hommes du GIGN accompagnés d’un chien. Une fois leur « suspect » neutralisé, les gendarmes sont hélitreuillés dans la nacelle Escape, puis emmenés rapidement en sécurité ailleurs. Une démonstration réussie pour l’élite de l’intervention.

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Yann Gabrielloni