Actuellement, parmi les pays européens membres de l’OTAN qui ont décidé de se doter du F-35, seuls deux d’entre eux, l’Italie et les Pays-Bas, ont déjà reçu les leurs. Mais c’est la Koninklijke Luchtmacht, la force aérienne royale néerlandaise, qui a pris de l’avance pour la mise en oeuvre de la bombe nucléaire américaine B61-12, la variante de la B61, appelée à remplacer les B61-3, B61-4 et B-61-7.

En effet, le général Johan van Deventer, qui dirige l’Air Combat Command (ACC) de la Koninklijke Luchtmacht, a fait savoir qu’une première certification pour la mission nucléaire des F-35A néerlandais venait d’être prononcée à l’issue d’une inspection réalisée par une équipe américaine. Il s’agit d’une étape importante, d’autant plus que la pleine capacité opérationnelle des F-35A néerlandais ne sera décidée que lorsqu’ils seront en mesure de reprendre la totalité des missions jusqu’ici menées par les F-16 qualifiés pour emporter les B61-3 et B61-4 depuis la base aérienne de Volkel-Uden. Quant à la B61-12, qui peut être utilisée soit en mode guidé grâce à un kit monté à l’arrière, soit en mode non guidé, c’est à dire larguée par gravité audessus de l’objectif, le Pentagone prévoyait initialement de déployer les premières en Europe à partir de 2024, mais il semblerait que leur transfert aurait été accéléré compte tenu de l’évolution du contexte géostratégique suite à l’invasion russe de l’Ukraine.

Pour mémoire, la dissuasion nucléaire de l’OTAN repose sur le principe dit de la double clé. Ainsi, des bombes nucléaires B-61 sont stockées dans des dépôts situés dans cinq États membres (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie), à qui il revient de fournir les chasseurs-bombardiers susceptibles de les mettre en oeuvre sous le contrôle exclusif des forces américaines, qui détiennent leurs codes d’armement.

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