Alors que le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre partait en mission Jeanne d’Arc le 19 février, il a brièvement testé les capacités du drone DT-46 de Delair, à la demande de la Marine. C’est la première fois que ce type de navire vérifie l’appontage sur son pont d’envol d’un drone à décollage et atterrissage court (ADAC) et vertical (ADAV).

La catapulte a été employée en mode ADAC et l’appareil est revenu après un bref vol s’aligner sur le pont d’envol du navire, en grande rade de Toulon, glissant sur quelques dizaines de mètres comme il le fait sur la terre ferme (où il ne faut qu’un ruban de 80 mètres par 20 pour le poser en automatique, le pont du PHA mesurant 199 m). À ce stade, il ne s’agit que d’une simple présentation de l’industriel, et non de tester le PHA comme un navire porte-drones à voilure fixe.

En mode ADAV, la présentation a aussi été concluante. L’appareil s’est élevé de plusieurs dizaines de mètres avant de se poser sur le pont du Tonnerre sans difficulté. Selon Delair, il ne faut que 20 m2 pour assurer le poser en automatique complet.

Le tout s’est déroulé dans une météo particulièrement clémente, avec un vent faible et une mer d’huile. L’essai ne permet pas de conclure sur tous les sujets, mais il amène en tout cas un nouvel outil potentiel dans la gamme de ceux dont la Marine dispose déjà, à savoir le S-100 (sans lequel le Tonnerre est parti en mission Jeanne d’Arc) et le SMDM (qui dote principalement les patrouilleurs de la Marine).

En version ADAC, le drone peut voler deux fois plus qu’en version ADAV (jusqu’à 7 heures, contre 3 h 30) avec une charge utile de 5 kg pour une masse totale de 25 kg. La conversion du mode ADAC en ADAV (et vice-versa) est réalisée en quinze minutes (garanties par Delair), via un montage ou démontage du kit de propulsion verticale fixé sur les ailes.

Avantages du DT-46 : plusieurs types de charges utiles ont déjà été qualifiés, que ce soit un LIDAR (intéressant pour des missions de détection de mines ou pour la préparation d’opérations amphibies) ou des intercepteurs de communications mobiles (IMSI Catcher). Certaines charges sont cumulables, amenant à une capacité bicapteurs rare sur des drones de cette gamme. Le drone électrique est en outre très silencieux — inaudible à 200 mètres — et ne trace pas au radar. Cependant, sa résistance au vent n’excède pas les 35 noeuds.

À ce stade, seules les armées de Terre et de l’Air et de l’Espace doivent en recevoir. Sa flexibilité amènera peut-être la Marine à s’en doter.

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Capture d’image/Vidéo Minarm/Illustration Delair