Le 22 mai 2024, les forces aériennes stratégiques (FAS) ont procédé au premier tir d’évaluation des forces (TEF) d’un missile air-sol moyenne portée amélioré rénové (ASMPA-R) de MBDA. Le missile, dépourvu de sa charge, a été tiré après six heures de vol, lors d’une mission représentative d’un raid nucléaire de sept heures au total. Une interception dans le haut supersonique a notamment été réalisée, et la présence d’une frégate sur le trajet du raid a aussi été simulée. L’ASMPA-R a été suivi par des moyens d’essais de la DGA positionnés le long de la côte Atlantique (de Quimper dans le Finistère à Biscarosse dans les Landes) avant d’impacter sur sa cible, au centre d’essais des Landes.
Quatre Rafale biplaces de la 4e escadre de chasse (EC) — dont deux simulant l’opposition —, deux monoplaces de la 30e EC, un Mirage 2000-5 du 1/2 « Cigognes » et deux tankers ont été mobilisés pour ce tir baptisé Durandal. Du fait de la mobilisation inédite des Phénix de l’armée de l’Air et de l’Espace au profit des opérations en Nouvelle-Calédonie, seul un appareil de ce type a été engagé, avec un KC-135R. C’est un équipage de l’escadron de chasse 1/4 « Gascogne » qui a procédé au tir. Le même escadron avait réalisé le premier TEF d’une bombe AN-21 le 19 juillet 1966 (opération Tamouré dans le Pacifique, un tir réel) sur le Mirage IVA no 9, et encore celui de l’ASMP-A sur Rafale.
Les premières études de l’ASMPA-R remontent à 2014, soit seulement cinq ans après qu’il a été mis en service sur Mirage 2000NK3, puis un an plus tard, sur Rafale et Rafale Marine. Le programme avait été lancé en 2016. Cette rénovation à mi-vie devait permettre de traiter les obsolescences tout en maintenant les capacités de pénétration du missile au plus haut niveau. Le nombre total de missiles rénovés n’a pas été dévoilé.
Sa relève, l’air-sol nucléaire de 4e génération, également développée par MBDA, est attendue à l’horizon 2035 sur Rafale et Rafale Marine.
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