Lui-même ancien du « Vendée », le général Stéphane Mille a inauguré le cinquième escadron Rafale baptisé de ce nom, le 18 juillet. Au passage, la cinquième escadre de chasse, dissoute en 1995, a été réactivée et un escadron de soutien technique, le « Baronnies », a été créé. Le « Vendée » avait été mis en sommeil durant dix-sept ans après la perte de ses Mirage 2000C, en 2007. La nouvelle unité aura ses vingt Rafale en dotation dans le courant de l’année prochaine, et va contribuer, comme les autres escadrons Rafale conventionnels, à la mission de protection de l’espace aérien national et à des missions en opérations extérieures (supériorité aérienne, missions air-sol, reconnaissance). Le « Vendée » permet de regarnir le flanc sud-est, qui ne bénéficiait plus que d’un plot de police du ciel à Istres. Ce dernier avait notamment contribué à la sécurité à l’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai, ou encore lors des JO, en juillet-août.
Pour permettre l’accueil du Rafale, 174 millions d’euros ont été investis dans la base aérienne 115 d’Orange qui n’avait plus d’activité chasse après la mise en sommeil, à l’été 2022, du 2/5 « Île-de-France » (ses Mirage 2000C ont été stockés, et ses Mirage 2000B transférés à Nancy). Ce dernier sera lui aussi réactivé à Orange à l’horizon 2030.
Cette création portera le volume d’aviateurs à deux mille cent, avec un premier palier à mille neuf cents dès l’an prochain. La base hébergera alors deux escadrons Rafale et les unités historiques : escadron d’hélicoptères 5/67 « Alpilles » sur Fennec dédié aux mesures actives de sûreté aérienne et aux opérations extérieures ; escadron de transformation hélicoptères légers (Fennec) placés sous le commandement de la 65e escadre d’hélicoptères ; commando parachutiste de l’air no 20 (en charge de la force protection) ; centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air et de l’Espace ; et état-major des forces spéciales air.
Les 174 millions d’euros ont notamment financé un bâtiment de 14 000 m2 pour l’escadre et le « Baronnies », un ensemble de simulation Rafale (qui pourra interagir avec ceux de Saint-Dizier et de Mont-de-Marsan) et un autre de 2 319 m2 pour la maintenance des réacteurs M88 qui sera réalisée par le service industriel de l’aéronautique. Trente-cinq hectares d’aires aéronautiques ont été rénovés ainsi que la zone de permanence opérationnelle, traditionnellement placée à proximité du seuil de piste pour un maximum de réactivité.
Après Orange, c’est Luxeuil qui doit à son tour passer à l’heure du Rafale afin de remplacer ses Mirage 2000-5. À l’origine, l’arrivée de l’appareil était prévue en 2032.
Reste à savoir comment la cession de Mirage 2000-5 à l’Ukraine (le type devait de toute façon être retiré vers 2028) impactera, ou non, cet agenda. Le calendrier de 2032 a bel et bien été confirmé en juin dernier par Sébastien Lecornu, qui a par ailleurs dévoilé que la base reprendrait une vocation nucléaire perdue après le retrait de ses Mirage 2000N. À terme, six à sept cents aviateurs supplémentaires pourraient ainsi rejoindre la base, en plus des mille cent actuels, et la base aérienne 116 nécessitera elle aussi plusieurs centaines de millions d’euros de travaux.
Le « Vendée » est bel et bien le cinquième escadron Rafale (après les « Gascogne » et « La Fayette » à Saint-Dizier ainsi que les « Normandie-Niémen » et « Lorraine » à Mont-de-Marsan), même si trois autres unités exploitent également l’appareil : l’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine » à Saint-Dizier (qui forme aviateurs et marins), l’escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » de Mont-de-Marsan (doté de Rafale et de Mirage 2000), et l’escadron de chasse 1/7 « Provence » déployé sur la base aérienne 104 aux Émirats arabes unis (qui n’emploie que des Rafale).
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