Le premier prototype du H160, futur hélicoptère commun aux trois armées — 169 appareils sont prévus —, est arrivé à Marignane le 8 juillet. Il a commencé son assemblage final pour un premier vol attendu en 2025. Le deuxième prototype, dont la livraison à Marignane est attendue d’ici à la fin de l’année, devrait également voler en 2025. Le troisième, ajouté par Airbus Helicopters, servira au développement des versions Air et Marine et devrait voler, quant à lui, en 2026. Depuis le printemps 2023, Airbus Helicopters a pourtant commencé des levées de doute aérodynamiques en employant l’un des prototypes du H160. Les vols ont ainsi permis de visualiser l’impact aérodynamique des appendices du Guépard : boule, radar, antennes diverses, pylônes du système HForce. Les travaux en cours portent sur l’intégration du nouveau déviateur de jet, mais aussi une manipulation préliminaire de repliage des pales, nécessaire pour la version navale. Un deuxième est prévu d’ici la fin de l’année.
La plus complexe des trois versions sera celle promise à la Marine, attendue en 2030. Avec une structure renforcée pour prendre en compte les charges à l’appontage, elle ne sera cependant pas plus lourde de 50 kilos (comme pour la version Air). Ce H160 bénéficiera d’un coeur de version disposant de flottabilités, d’une liaison de données tactiques L22 (une L16 dans l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE]), d’un bac plongeur, d’un goniomètre (promis aussi à l’AAE), d’une civière treuillable et d’un harpon pour faciliter les appontages des pales repliables. Mais pas de console tactique, à l’instar des H160 livrés à la Marine et bientôt à la Gendarmerie, car l’intégration systèmes plus poussée sur le Guépard permet de s’en passer. Tout au plus, le troisième homme situé en soute disposera d’une tablette tactique permettant par exemple de visualiser la production de la boule optronique logée dans le nez.
Cette version recevra aussi l’antenne frontale du radar tactique AirMaster C développé par Thales, complétée par deux autres antennes latérales situées à hauteur du logement bagages de la version civile (l’AAE n’aura qu’une antenne frontale, et l’aviation légère de l’armée de Terre, aucune).
L’appareil pourra voler avec ce radar multifonction de 20 kg à l’aise aussi bien en surveillance terrestre, aérienne que maritime, ou avec le radar météo de la version civile.
C’est un peu l’esprit du programme Guépard avec des appareils câblés et disposant de parties fixes pour emporter un large spectre d’équipements. Cependant, tous ne partiront pas en vol systématiquement. L’armement a également évolué ; la direction générale de l’armement ayant décidé de suspendre l’intégration du missile antinavire léger de MBDA. Par contre, les roquettes guidées laser de Thales ont les faveurs des trois armées (avec une portée estimée entre 7 et 8 km) ainsi que les paniers à roquettes utilisés sur l’hélicoptère d’appui destruction Tigre.
Le pod axial HMP400 portant une mitrailleuse fixe de 12,7 mm est maintenu, tout comme le support d’armement assisté (SAA) développé par l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Cuers, déjà qualifié sur Caïman et Panther. Ce SAA peut aussi bien porter une mitrailleuse de 7,62 mm que des fusils de tireur d’élite aux calibres allant de 7,62 à 12,7 mm.
Sur la perche de ravitaillement envisagée pour la version Air, la capacité structurelle de l’accueillir a été prise en compte, permettant ainsi par la suite de répondre à un besoin Air patent — afin d’envisager notamment des missions avec les Caracal qui sont ravitaillables nativement — ou celle d’un client export. Les trois versions pourront embarquer en soute un ou deux réservoirs supplémentaires de carburant d’une capacité individuelle légèrement supérieure à 200 litres.
Après les adaptations décidées par la loi de programmation militaire, l’armée de Terre recevra ses premiers Guépard en 2028 et la Marine deux ans plus tard, à la cadence de six appareils par an. Si celle-ci est respectée, la Marine obtiendrait tous ses appareils à l’horizon 2035, et donc avoir retiré ses cinquante hélicoptères en service : seize Panther, douze Dauphin (trois Dauphin Pedro, six Dauphin N, trois Dauphin N3+) ainsi que les vingt-deux appareils loués : douze Dauphin N3 de flotte intermédiaire (loués pour dix ans, encore en livraison et en adaptation de standard), six H160 pour la recherche et sauvetage (dix ans également), et quatre Dauphin N pour la navalisation.
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