La mission « Enhanced Air Policing » ou « Baltic Air Policing » est une mission de temps de paix qui matérialise le traité de l’Atlantique Nord. Elle vise à garantir l’intégrité des espaces aériens des alliés et à protéger l’Alliance en maintenant une police du ciel en tout temps à laquelle les armées françaises contribuent notamment au travers des déploiements réguliers d’avions de chasse de l’AAE, dixit le ministère des Armées.
C’est dans ce cadre et pour la première fois que l’Armée de l’Air et de l’Espace a déployé 4 Rafale B de la 4e escadre de chasse et plus particulièrement de l’escadron 2/4 La Fayette sur la base aérienne de Šiauliai, en Lituanie.
Les Rafales côtoieront quatre Eurofighter EF-2000 Typhoon italiens de l’Aeronautica Militaire présents depuis le 30 juillet dernier.
Avec cette projection, c’est la onzième participation de la France à la mission « Baltic Air Policing » depuis 2004. L’Armée de l’Air et de l’Espace n’avait jamais envoyé de Rafale ni en Lituanie ou en Estonie, cette mission de police du ciel étant jusqu’alors dédiée aux Mirage 2000C et -5F. Mais depuis la décision de céder des 2000-5, il a été nécessaire à l’AAE de revoir ses engagements.
D’ailleurs, le général Jérôme Bellanger, l’actuel chef d’état-major de l’AAE, a souligné que « les dons de Mirage 2000-5F à l’Ukraine, allaient percuter le format de l’aviation de chasse et qu’ils auront un effet sur l’usure des Rafale, qui devront voler davantage ».
« Nous veillons à ne pas user prématurément nos appareils, tout en prenant en compte les besoins exprimés par l’Otan ».
En parallèle, le ministère des Armées annoncé « qu’il fallait marquer le coup « en engageant des moyens de haut niveau et en maintenant une activité opérationnelle régulière dans la région, la France montre ainsi qu’elle est impliquée dans les mesures d’assurance sur le flanc Est-européen, pour la protection et la sécurité de l’espace aérien ».
Pour rappel, lors d’un précédent déploiement à Šiauliai, l’AAE avait mobilisé quatre Rafale C de la 30e Escadre de chasse. Lors de cette rotation, les Rafale avaient totalisés plus de 500 heures de vol. Mais surtout ils avaient décollé 15 fois pour des alertes réelles pour intercepter et identifier plus de 25 aéronefs russes et environ 70 départs sur alerte d’entraînement aux ordres du Combined Air Operations Center [CAOC] .
Même si les Rafales B n’auront à effectuer que des missions conventionnelles, ils restent néanmoins aptes à l’emport du missile de croisière ASMP-A à capacité nucléaire, un message de « signalement stratégique » à l’égard de Moscou.
Rafale B de l’escadron La Fayette © AAE
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