Un achat compliqué
Depuis 2022, la Turquie cherche à obtenir au moins 40 Eurofighter afin d’étoffer sa flotte aérienne. A cette date l’Allemagne avait bloqué la vente à travers le Consortium Eurofighter, tandis que le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie l’avaient approuvée. En octobre 2024, le revirement de Berlin a permis de relancer l’acquisition. Le ministère de la Défense nationale turque a déclaré mercredi dernier que les efforts pour obtenir 40 avions Eurofighter Typhoon pour répondre aux besoins opérationnels de l’armée de l’air se poursuivaient normalement, y compris d’un lot d’Eurofighter dans la version SEAD/DEAD.
Malgré le développement de son futur avion de combat de 5ᵉ génération, le TF-KAAN, la Turquie doit impérativement combler le retrait du service des vieux McDonnell F-4 « Phantom II » ainsi que du premier lot de F-16.
Les Phantom turcs, modernisés avec l’aide d’Israël, ont été désignés F-4 Terminator (cf article Raids aviation n°77 qui paraitra fin mars). Sur ces aéronefs, de nouveaux accessoires de fixation pour des armes modernes, une avionique moderne, un radar Doppler à impulsions EL/M-2032 avancé et des ordinateurs de mission et équipements de navigation israéliens de pointe, ont tous été ajoutés. Des nacelles de guerre électronique de pointe, des nacelles de ciblage et la capacité de déployer des munitions modernes ont fait des Phantoms turcs des plates-formes de combat modernes viables.
Un point de blocage subsiste avec le souhait d’Ankara de disposer du missile français MBDA METEOR. Si le Consortium Eurofighter travaille à la finalisation de l’offre à destination de la Turquie, la Grèce a de son côté émis une forte inquiétude, demandant ainsi à la France de refuser une telle exportation. Ceci faisant suite aux tensions entre Athènes et Ankara.