C’est l’une des illustrations de l’agilité nouvelle que l’armée de Terre a adoptée pour s’équiper en drones aériens : en parallèle des programmes inscrits en loi de programmation militaire, elle teste désormais de façon plus réactive les offres du marché. Ceci, alors que les besoins en moyens d’acquisition et de désignation de cibles sont insuffisants au regard des enjeux de la haute intensité, et que l’armée de Terre doit encore remonter en puissance sur les drones tactiques. Le DT46 de Delair présente l’avantage de pouvoir réaliser des décollages et atterrissages courts et verticaux (ADACV), et la conversion vers un mode avion, catapulté au décollage, se fait en quinze minutes. L’autonomie est réduite à trois heures et demie en mode ADACV par rapport aux cinq heures de la version catapultée par une rampe d’assemblable. L’engin peut opérer à 100 km de sa station de contrôle, soit plus de trois la portée annoncée du système de mini-drones de reconnaissance (SMDR) en dotation dans les régiments d’artillerie. La charge utile basique comprend une boule optronique dotée d’une voie thermique et d’une voie visible, permettant notamment la détection de cibles fixes et mobiles, mais le drone peut aussi embarquer un LiDAR (Light Detection and Ranging) et réaliser des photogrammétries.
Dans l’armée de Terre, la mise en oeuvre nécessite quatre opérateurs, deux pour la conduite en vol (pilote et analyste images) et deux pour les tâches au sol (montage de la catapulte et du drone, remise en condition, etc.). Enfin, le drone est compatible avec l’automatisation des tirs et liaisons de l’artillerie sol/sol (ATLAS).
Les premiers exemplaires du DT46 ont été déployés en Roumanie en janvier, et cinquante autres doivent être reçus par l’armée de Terre dans les mois à venir. Son évaluation a été conduite en 2024 par la section technique de l’armée de Terre (STAT) via le 35e régiment d’artillerie parachutiste. Il a aussi fait l’objet d’une journée d’essais lors de l’appareillage de la mission Jeanne d’Arc, en février 2024.