Le conseil des ministres portugais a donné son feu vert à l’acquisition de douze A-29N Super Tucano auprès d’Embraer.
Cette décision fait suite aux négociations avec l’avionneur brésilien portant sur l’achat de douze avions d’attaque au sol A-29N Super Tucano, d’un simulateur de vol et d’un soutien logistique, le tout pour un montant de 200 millions d’euros. Même si elle doit s’accompagner de retombées économiques pour l’industrie portugaise, cette acquisition ne fait pas l’unanimité. En effet, la Força Aérea Portuguesa (FAP) est affaiblie par la vente de F-16 MLU (Mid Life Upgrade) à la Roumanie ; le solde de ces derniers étant à la fois insuffisant en matière de dotation et de modernisation. Pour cette raison, des responsables de la FAP et une partie de la classe politique auraient préféré économiser cet argent en vue d’acquérir un nouvel avion de combat moderne. De son côté, le gouvernement portugais a justifié ce choix par la nécessité de disposer d’avions de soutien aérien rapproché adaptés aux opérations dans des régions sensibles en Afrique et de fournir à ses forces une escorte armée et des moyens ISR (Intelligence, Surveillance & Reconnaissance) dans les environnements permissifs et semi-permissifs. Cela étant, cette acquisition consolide le partenariat militaire et industriel entre le Brésil et le Portugal après l’achat par la FAP de l’avion de transport et de ravitaillement en vol KC-390 Millennium, produit également par Embraer, un programme dans lequel les industriels et les militaires portugais sont aussi impliqués. En effet, le gouvernement de Lisbonne a souligné que le projet impliquera une forte participation de l’industrie portugaise dans des domaines de haute technologie afin de reconfigurer l’avion selon les normes et spécifications de l’OTAN.
Par ailleurs, la collaboration en cours entre le Brésil et le Portugal pourrait ne pas s’arrêter là puisqu’Embraer aurait proposé à la FAP une version du C-390 adaptée aux missions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine / anti-surface afin de remplacer les quatre P-3C Orion actuellement en service.
