Le déploiement du groupe aéronaval en Indo-Pacifique est l’occasion d’expérimentations et de premières, parmi lesquelles le déploiement de la liaison de données tactiques L22 sur des Caïman Marine et l’un de deux Hawkeye. Cette évolution a été rendue obligatoire par l’obsolescence de la liaison 11.
À l’instar de la précédente (et la L16 utilisée par les seuls aéronefs), la L22 est une liaison radio cryptée qui permet l’échange de données entre les unités militaires raccordées au réseau (principalement aéronefs, navires et stations à terre). Le premier aéronef équipé en France fut un Panther du centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S), dès 2022, afin de préparer l’équipement de ce parc.
Le choix pour la Marine de monter rapidement en puissance sur le Caïman Marine et le Hawkeye est logique au vu de leurs missions. En effet, le premier peut transmettre une situation tactique de la surface, tout comme le Hawkeye, qui a en plus la mission de guet aérien et d’accompagnement des raids de Rafale. Ce dernier peut aussi relier des navires distants.
Le premier E-2C à avoir été équipé est le FR1. Sa modification a été réalisée en octobre dernier par l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Cuers (Var), en marge d’un arrêt technique préalable au déploiement en Indo-Pacifique.
À l’instar de la L16 dans les opérations aériennes, la L22 est un impératif pour les opérations en coalition et pour le partage de l’information tactique ; tout retard dans l’équipement pouvant être un motif de disqualification dans des missions interalliées et, dans tous les cas, une source de déficit dans la compréhension de l’environnement tactique.