L’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai en provenance de Grèce a amené l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) à mettre en place un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA). Des moyens conséquents ont été consacrés toute la journée avec un E-3F en vol, deux Rafale de la 30e escadre de chasse en astreinte sur la base aérienne d’Istres, renforcés par d’autres appareils permettant de mettre en oeuvre une permanence en vol sur les créneaux les plus sensibles.
Trois avions légers Cirrus SR22 ont été mobilisés depuis leur base de Salon-de-Provence, tandis qu’un hélicoptère Fennec était mis en vol avec un binôme de tireurs d’élite. Un Reaper a aussi été mis en place sur la BA 126 de Solenzara pour contribuer à la surveillance aérienne. La 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA) a réalisé ce 8 mai un doublé puisqu’un deuxième Reaper était mobilisé sur l’autre DPSA, activé pour la protection des cérémonies de la victoire de 1945, à Paris.
Un dispositif interministériel de lutte antidrone (l’AAE a la responsabilité de la coordination interministérielle) a également été mis en place à Marseille, mobilisant des moyens de l’armée de l’Air et de l’Espace et du ministère de l’Intérieur. La première a déployé un système BASSALT comprenant des moyens de détection (par radar, goniométrie, optronique TV et infrarouge) et de brouillage (système omnidirectionnel de MC2 Technologies), tandis que la deuxième a exploité des fusils brouilleurs Wilson et Watson. La Marine, qui escortait la flamme depuis la Grèce tout en étant chargée de la coordination de la sécurité sur le plan d’eau de Marseille, disposait également de sa propre bulle antidrone. Ce DPSA est une nouvelle répétition avant l’heure du dispositif bien plus important qui sera coordonné par l’AAE pour la protection des Jeux olympiques et paralympiques en août prochain, avec des volumes d’aéronefs qui devraient être décuplés, et un effort de permanence en vol, notamment lors de créneaux critiques comme la cérémonie d’ouverture qui concentrera à la fois les autorités, le volume de public et l’attention internationale.
L’Île-de-France à elle seule devrait nécessiter une dizaine de moyens antidrones lourds, fournis à la fois par les trois armées et l’armée britannique. Des DPSA seront aussi mis en place hors d’Île-de-France pour les épreuves prévues ailleurs, notamment à Châteauroux (tir), Marseille (épreuves nautiques) et jusqu’en Polynésie (surf).
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Jean-Marc Tanguy
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