En mars 2023, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) ainsi que la direction générale de l’armement (DGA) avaient demandé à MBDA de pouvoir livrer dans des délais extrêmement brefs deux systèmes sol-air VL MICA (Vertical Launch missile d’interception, de combat et d’autodéfense) afin de pouvoir les engager dans la protection des Jeux olympiques 2024. Treize mois après, le missilier européen a tenu parole, livrant un premier système en avril, puis le second en mai. La formation a été réalisée à Avord, dont l’escadron de défense sol-air « Sancerre » a été chargé d’assurer la mise en oeuvre initiale, puis a été poursuivie avec le centre d’expertise aérienne militaire. La DGA n’a pas eu à qualifier le système, puisqu’elle l’avait déjà fait pour des clients étrangers.

En juillet, les deux systèmes ont été déployés à Marseille pour leur première mission opérationnelle. Deux lanceurs à quatre missiles étaient disponibles durant toute la durée des compétitions, 24 h sur 24, avec un module d’engagement mobilisant trois aviateurs en permanence, ainsi qu’un radar GM200 complétant la détection déjà fournie par les moyens externes au système puisque le VL MICA s’inscrit dans la chaîne de défense sol-air de l’AAE.

Chaque lanceur peut panacher les missiles, versions à guidage radar ou infrarouge. La portée annoncée par MBDA est d’une vingtaine de kilomètres pour une altitude de 9 000 mètres.

À ce stade, seuls deux systèmes ont été acquis, mais la cible évoquée dans la loi de programmation militaire porte sur huit exemplaires en dotation en 2030 et douze à l’horizon 2035 afin de remplacer les Crotale-NG (nouvelle génération). Une cible à affermir néanmoins dans le cadre du programme interarmées sol-air basse couche (SABC) actuellement élaboré à l’état-major des armées. Le SABC devra prendre en compte les besoins de mobilité de l’armée de Terre avec des capacités de Mistral 3 sur blindé Serval, et l’armée de Terre pourrait ellemême s’intéresser au VL MICA.

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Jean-Marc Tanguy