Après avoir perdu ses derniers Mirage 2000NK2 en 2011, la base aérienne (BA) 116 de Luxeuil va retrouver une mission nucléaire avec l’arrivée du futur missile air-sol nucléaire de 4e génération (ASN4G) hypervéloce, à l’horizon 2035. C’est Emmanuel Macron qui en a fait l’annonce lors de sa visite de la base aérienne 116, le 18 mars. Une officialisation plus qu’une révélation, puisqu’à l’été, le sénateur Cédric Perrin avait annoncé que la base retrouverait une activité stratégique. Et l’on savait depuis 2019 que la BA 116 disposerait de deux escadrons de Rafale en 2032 et 2036.
Ce choix facilitera également la transition du missile air-sol moyenne portée amélioré rénové (ASMP-AR) actuellement en service sur les bases de Saint-Dizier, Avord et Istres vers le futur ASN4G. À ce stade, l’on ne connaît pas quelles bases aériennes déploieront le nouveau missile ni si Saint-Dizier conservera cette capacité.

Le chef des Armées n’a pas annoncé le relèvement du contrat nucléaire. Si les deux unités Rafale capables de l’ASN4G sont basées à Luxeuil — comme cela a été présenté —, cela semble trancher définitivement le sujet, sauf si le format devait passer à trois escadrons ou plus (il était à quatre escadrons sur la génération Mirage 2000N-Mirage IVP).
En tout état de cause, dans la période transitoire ASMP-AR et ASN4G, deux bases de chasse nucléaire (et au moins deux, voire trois escadrons) cohabiteront.
De surcroit, le président n’a pas précisé le nombre d’ogives nucléaires qui seront consacrées à l’ASN4G, dont on ignore le nombre de vecteurs. La seule annonce a concerné les investissements nécessaires à Luxeuil, à savoir 1,5 milliard d’euros en quatre ans.