Au retrait du dispositif français du Mali puis du Burkina Faso, le Niger semblait le partenaire le plus solide dans la région. Seulement, un nouveau coup d’État cet été en a décidé autrement, et la junte a obtenu le départ des soldats français d’ici la fin de l’année. Le président Macron l’a confirmé quelques heures après que la dictature a annoncé la suspension de l’activité aérienne française au-dessus du pays.

1 500 militaires français opéraient encore dans le pays à cette époque, dont l’essentiel sur la base aérienne projetée de Niamey.

C’est là que l’armée de l’Air s’était installée en janvier 2013 pour établir un plot de drones Harfang, qui avait rapidement hébergé également des chasseurs Mirage 2000D et des tankers. Par la suite, le dispositif avait aussi compris des avions légers de surveillance et de renseignement (ALSR) opérant pour le compte des services de renseignement, et un ATL2 de la Marine (des appareils de ce type avaient déjà opéré sur place lors des recherches d’otages, en 2010).

Avec le retrait du Mali, Niamey avait aussi récupéré un plot d’hélicoptères de l’armée de Terre, Tigre et Caïman, permettant de soutenir les deux sous-groupements tactiques interarmes opérant hors de la capitale. Ainsi que peut-être des moyens utilisés par les forces spéciales, qui avaient dû quitter le Burkina Faso il y a quelques mois.

Le départ de Niamey ne pose pas un problème logistique incommensurable, car la base comprend moins d’équipement, notamment roulant, que Gao en son temps.

Une partie du matériel pourrait être répartie dans les bases restantes de la région (au Tchad et en Côte d’Ivoire), tandis que l’essentiel rentrera en France. Cette grosse réduction de format de l’empreinte française en bande sahélo-saharienne aura en tout cas un impact positif sur le matériel : dans la poussière et la chaleur, il vieillissait deux à trois fois plus vite qu’en métropole. Les équipages, notamment de chasse, pourront aussi mieux s’entraîner à la haute intensité, alors que les missions réalisées au Sahel n’apportaient que très marginalement à leurs savoir-faire tactiques.

La pérennité du dispositif présent au Tchad n’est, pour l’instant, pas entamée : l’armée de l’Air et de l’Espace y maintenait notamment trois Mirage 2000D et un Phénix pour ravitailler les deux plots chasse du Sahel, ainsi qu’un avion de transport.

Le retour des Reaper facilitera leur redéploiement : un premier drone a été installé sur une autre base aérienne projetée (BAP), en Jordanie, cet été, et l’intention était d’augmenter le volume.

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EMA