49 800 spectateurs se sont rendus sur l’aérodrome de Melun-Villaroche pour le 5e meeting aérien Air Legend, les 9 et 10 septembre 2023.
Le 5e meeting Air Legend est, à ce jour, l’édition la plus réussie. La chaleur étouffante – 36°C, un record pour un mois de septembre – n’a pas eu raison des fanatiques de l’aviation. Il faut dire que cinq années ont suffi pour qu’Air Legend devienne un événement au retentissement international, où familles et spotters affluent du voisinage européen pour passer un week-end au coeur de ces plaines de la Brie (à 40 km au sud-est de Paris) qui n’auraient jamais trouvé la moindre attractivité touristique sans ce meeting. Pourtant, chaque année, le meeting de Kleine-Brogel, en Belgique, entre en concurrence avec celui de Melun, toujours le même week-end. Qu’importe, puisque, avec 49 800 entrées, Villaroche a « fait le plein » de spectateurs. Cela, grâce à une équipe de bénévoles hyperactifs, sous la houlette de Christian Amara, ancien président de l’Amicale Jean- Baptiste Salis (AJBS) à La Ferté-Alais, et grâce à Iza Bazin, directrice du développement et coordinatrice de ce spectacle, qui nous avaient concocté un rassemblement d’avions – de l’âge d’or des turbopropulseurs et réacteurs – sans précédent dans les annales des meetings organisés dans l’Hexagone.
Pour les nostalgiques des années 40 à 60
Air Legend ressemble à un show aérien destiné aux Français de la « génération X » (tous nés au siècle dernier), nostalgiques de ces aéronefs des années 40 à 60 qui tenaient une place centrale dans leurs « meetings de l’air », il y a trente ans. Car telle est la politique des organisateurs : mettre en avant des aéronefs iconiques généralement difficiles à regrouper en un même lieu. Dans un accord tacite avec leurs collègues de La Ferté-Alais, l’équipe d’Air Legend exclut de son programme les appareils antérieurs aux années 30, n’entamant la chronologie du spectacle de Villaroche qu’avec la Seconde Guerre mondiale.
Yak-3U, P-40N, deux Hurricane, un Spitfire Mk XIV, PT-17 Stearman, P-51 D Mustang, P-47 D Thunderbolt, Hawker Fury Mk.II, Skyraider, T-6, et T-28 sont quelques-uns de ces « classiques » volés à la scène britannique. Venus de Salzbourg, les Flying Bulls ont fait scintiller en patrouille, sous le rayonnement solaire, leurs B-25J Mitchell, F-4U Corsair et P-38 Lightning.
Parmi les pièces remarquables du cru 2023, on a pu voir le dernier Morane MS.406 (en version suisse D-3800), le seul PBY Catalina d’Europe (appartenant au britannique Plane Sailing) et, en particulier, le Boeing B-17 G « Sally B », dernier bombardier de la 8th Air Force de ce type encore en état de vol en Europe. Plus aucun B-17 n’avait été vu dans le ciel français, depuis le dernier vol de la « Forteresse toujours volante » en 2009, à La Ferté-Alais, définitivement immobilisée dans le hangar qui lui fut aménagé sur mesure et sur place, à Cerny.
Brexit oblige, l’équipage du « Sally B », comme pour tout warbird venu du Royaume de Sa Majesté, a dû faire escale sur l’aéroport Henri Potez d’Amiens, pour y effectuer son dédouanement, et ce, quelques heures avant d’atterrir à Melun.
Pas moins de sept Rafale
Le site de Villaroche se prête tout particulièrement au rassemblement de « jets » des années 50, avec ses tarmacs et hangars conservés « dans leur jus » : ils ont connu les grandes heures des essais en vol de Snecma et Dassault, une ère incarnée par ces vedettes qui permettent à ce show de se distinguer des autres … Ainsi on a pu voir le North American F-86 Sabre de Mistral Warbirds, l’un des MiG-15 de la collection Fundacja Eskadra, venu de Pologne, et la réplique d’un Me 262B1A Schwalbe de la Fondation Messerschmitt (soutenue par Airbus) rappelant à elle seule que ces vieux tarmacs de Villaroche furent déjà utilisés par la Luftwaffe pendant la guerre. Un CM-175 Zéphyr et un MS.760 Paris, tous deux sortis par Armor Aero Passion, ainsi que quatre Fouga Magister de la Patrouille Tranchant, complétaient ce plateau « nostalgie », alors que la Marine nationale nous ramenait dans le présent, avec quatre Rafale qui ont surgi à la suite de la démonstration audacieuse d’un E-2 Hawkeye. L’armée de l’Air a posé la « cerise sur le gâteau » avec le Rafale Solo Display, la Patrouille de France (le samedi seulement), et une patrouille récente de deux Rafale biplaces, les « Requin Mike », dont les équipages sont issus des escadrons de chasse 1/4 et 2/4. Eh oui ! Au total, on atteignait à Melun un nombre record de sept Rafale et pas moins, tous vus en vol, en une seule journée.
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François Brévot
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