Alors que le douzième et dernier Phénix a été remis à l’armée de l’Air et de l’Espace en septembre, la direction générale de l’armement (DGA) a notifié le 6 octobre à Airbus un contrat de 1,2 milliard d’euros portant à la fois sur le rétrofit des avions au standard 2, attendu en 2028, et le soutien des appareils sur au moins dix ans. Le premier volet comporte un surcroît de connectivité avec l’intégration d’une station satellite Melissa et une capacité d’autoprotection jusqu’alors inexistante sur ces avions (le modèle des équipements retenus n’a pas été détaillé, la DGA évoquant le secret relatif à ce type d’installation). Le premier appareil modifié sera le quinzième Phénix, appelé à être qualifié en 2028. Le chantier sera réalisé par Airbus à Getafe (Espagne), les quatorze suivants étant modifiés directement à Istres, se superposant aux opérations de maintenance planifiées.

Le soutien sera quant à lui effectué sur la base aérienne 125 d’Istres où sont basés les appareils de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégiques (EARTS) ce qui, dans les faits, amène à la victoire de Sabena Technics qui avait très tôt prôné une solution de maintenance à Istres dans une partie de l’ancien hall Mercure. L’industriel va créer deux positions de maintenance qui s’ajouteront aux deux déjà opérationnelles au sein de la 31e EARTS.
L’activité devrait générer au moins une centaine d’emplois, dont une partie proviendra du site de Nîmes où Sabena Technics assurait l’entretien des C-135FR et, pour quelques années encore, du KC-135. Selon le Minarm (ministère des Armées), 30 millions d’euros vont être investis dans les infrastructures à Istres par le secteur privé.

Un contrat séparé a été notifié à Rolls-Royce pour le soutien des réacteurs.
D’ici à 2025 — le Minarm est plus prudent, se bornant à évoquer « avant 2030 » —, trois autres avions vont rejoindre la flotte de Phénix : il s’agit des trois A330-200 (dont deux d’occasion) qui avaient été acquis durant le Covid-19 pour soutenir Airbus. Les appareils seront convertis à Getafe, dans l’usine Airbus qui a réalisé la conversion des douze Phénix.
Un premier appareil doit rallier l’Espagne d’ici à la fin de l’année.
Les Phénix de l’AAE ont déjà accumulé 18 000 heures de vol. La France sera à terme le plus gros opérateur de Phénix, une fois les A330-200 convertis, avec quinze appareils, devant la Grande-Bretagne (quatorze appareils).
La flotte mondiale de Phénix/Multi Role Tanker Transport (MRTT) a déjà accumulé 270 000 heures de vol. Soixante-dix-neuf appareils ont été commandés par quinze pays.