La plateforme affrètement transport de Villacoublay a diffusé le 27 mars un avis de marché pour l’affrètement d’un hélicoptère avec équipage destiné à tenir l’alerte au profit des forces françaises au Tchad et dans les pays limitrophes. Le spectre complet de la mission n’est pas détaillé, mais l’avis évoque notamment la « récupération de personnel en zone permissive et/ou l’évacuation médicale ».

La location d’hélicoptères au profit des forces françaises en opérations n’est pas une première : des Mi-8 ont notamment été affrétés en Afghanistan pour le transport de fret et de personnel. Mais c’est la première fois qu’une mission non liée au soutien est concernée. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) avait déjà pratiqué cette solution ces dernières années au Mali, et c’était le régime normal pour les forces américaines au Niger.

L’appareil, dont le type exact n’est pas spécifié, doit être capable de rallier une zone d’intervention située à 800 km du point de départ (à vide), ou à 400 km (une tonne de charge utile au moins). Les contraintes d’alerte sont fortes, avec une capacité de réaction dans l’heure, voire trente minutes sur une préalerte, et l’appareil doit être disponible de jour comme de nuit, 365 jours par an. Le volume d’heures annuel est estimé entre 500 et 800 heures, soit sur la durée du marché (7 ans), soit entre 89 et 127 millions d’euros (HT).

L’accord-cadre envisagé stipule que « la prestation consiste en l’affrètement d’un hélicoptère avec équipage dont la base de stationnement principale est située au Tchad. L’hélicoptère proposé et employé doit être apte à l’objet de la consultation et en capacité de rejoindre des zones situées à 800 km à vide ou à 400 km avec une charge minimale de 1 tonne. Les zones en question peuvent être des terrains sommaires non reconnus. L’hélicoptère doit pouvoir voler 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, en jours ouvrés et en jours non ouvrés, congés annuels compris, sans possibilité de neutralisation du contrat. L’alerte normale est d’une heure. Sur décision de la Force, l’alerte peut être réduite à 30 minutes sur une période donnée. »

Le montant estimé annuel pour 500 heures de vol est de 12 732 500 € HT, soit 89 127 500 € pour une durée de 84 mois. Le montant global maximal pour 800 heures de vol par an est de 18 219 000 € HT, soit 127 533 000 € pour une durée de 84 mois.

Externaliser les MEDEVAC (Medical Evacuation ou évacuation médicale) ou la SAR (Search and Rescue ou recherche et sauvetage), c’est ce que font déjà les Américains au Sahel avec des marchés passés avec des entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD) comme Berry Aviation, Erickson et CHI Aviation.

C’est aussi le cas de l’Agence européenne de défense (AED) qui propose une prestation similaire au profit de la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, la République tchèque, les Pays-Bas et la facilité européenne pour la paix (FEP). Les prestataires retenus pour l’AirMedevac étaient l’Allemand Global Helicopter Service GmbH, l’Italien Elitaliana S.r.l. et l’Irlandais Starlite Aviation Operations Ltd.