Le premier Caïman avait été reçu par l’armée de Terre en décembre 2011. Le dernier, le soixante-troisième, a été réceptionné le 4 février. Il s’agit là seulement d’un clap de fin intermédiaire, puisqu’elle va encore recevoir dix-huit Caïman standard 2, optimisés pour l’instant pour le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS), bien que des évolutions puissent bénéficier au standard 1 en service.

Les trois régiments d’hélicoptères de combat (RHC) ont été dotés de Caïman (le 1er RHC d’abord), ainsi que l’école de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) au Luc pour le centre de formation interarmées. Le groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre (GAMSTAT) l’utilise également pour ses opérations. En comparaison du Puma, qui n’est plus en service qu’au sein du groupement interarmées d’hélicoptères (GIH) et à Djibouti où il sera remplacé par le Caïman, ce dernier a permis de plus que doubler l’autonomie (jusqu’à quatre heures et demie, sans réservoirs externes). Le Caïman dispose aussi de commande des vols électriques et d’un système de guerre électronique complet. Il peut également avoir deux mitrailleuses de 7,62 mm sur leur support assisté d’armement qui améliore la précision et le confort de tir.

Enfin, il bénéficie d’une aptitude à l’emport de la mitrailleuse M3M, qui avait été inaugurée par la Marine pour la protection rapprochée du porte-avions Charles-de-Gaulle.

Face à ces multiples atouts, le Caïman n’a qu’une seule vraie limite, à savoir une série de production extrêmement limitée au regard des besoins. À titre de comparaison, l’ALAT avait reçu cent cinquante-six exemplaires du Puma, et avait misé sur cent trente-trois Caïman.

À ce stade, l’armée de Terre n’a pas prévu de commander plus d’exemplaires, même si les Cougar, bien qu’ils aient été rénovés à mi-vie, doivent être retirés du service dans la prochaine décennie, puisqu’ils ont été livrés entre 1988 et 1996 pour les vingt-quatre hélicoptères de l’ALAT (qui en attendaient cinquante à l’origine), et vers la fin de la décennie 2010 pour les trois appareils de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), eux-mêmes réceptionnés en 1992.

Les dix-huit Caïman standard 2 commandés en 2020 et 2023 doivent être livrés entre 2026 et 2029. Ils disposeront notamment de positions pour les mitrailleurs relocalisés à l’arrière de la cellule (à gauche et à droite), permettant de libérer les portes d’accès à la soute, d’un emport pour l’affût Strike autorisant le tir de fusils avec des calibres allant de 7,62 à 12,7 mm, de compléments de communications, et d’une boule optronique Euroflir 410 remplaçant le FLIR (Forward Looking Infrared ou imagerie infrarouge frontale) de pilotage nasal. L’assistance au pilotage de nuit Eurofl’Eye n’est prévue qu’à ce stade dans un sous-standard qui doit encore être financé.